Quatrième rapport national sur la mise en oeuvre de la convention sur la diversité biologique.
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Corporate Author
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature, Direction des Parc NationauxProgramme des Nationaux Unies pour le Développement, Nairobi (Kenya)
Institut des Sciences de l’Environnement
Date
2010Creative Commons
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature
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Show full item recordAbstract
Le Sénégal se situe à l’extrême ouest du continent africain entre 12 ° 20’ et 16 ° 40’de latitude Nord et 11° 20’ et 17° 30’ de longitude Ouest. Il est à cheval sur le domaine sahélien au nord, soudanien au centre, et sub-guinéen au sud avec à l’ouest une côte maritime longue de plus de 700 km. Cette situation détermine des conditions favorables à une diversification des écosystèmes et des espèces. Au plan écologique, le pays est subdivisé en six zones éco géographiques et présente quatre grands types d’écosystèmes : des écosystèmes terrestres, des écosystèmes fluviaux et lacustres, des écosystèmes marins et côtiers et des écosystèmes dits particuliers. En plus de cette diversité écosystémique, le Sénégal présente une richesse spécifique importante avec plus de 3500 espèces végétales et 4330 espèces animales. Parmi ces espèces végétales, 33 seraient endémiques du Sénégal. Les espèces animales considérées comme endémiques appartiennent à la classe des poissons et sont présentes dans les eaux douces ou saumâtres. La plupart des écosystèmes connaissent une dégradation importante et plusieurs espèces sont menacées. En effet, la superficie des forêts a connu une diminution sensible en passant de 9 203 153 ha en 1990 à 8 558 153 ha en 2005, soit environ une baisse de 7 %. Cette dynamique régressive s’accompagne également d’une diminution des espèces. Dans le Parc National du Niokolo Koba, on note une baisse d’environ 25% des espèces végétales. De même, certaines espèces animales comme le Damalisque et la Girafe ont disparu de cette zone depuis le début du vingtième siècle. L’Eléphant et l’Eland de Derby y sont devenus rares. Les superficies des savanes boisées sont passées de 5 300 876 ha à 5 100 876 ha soit environ une baisse de 6 %. Dans les écosystèmes fluviaux et lacustres, les milieux saumâtres sont en régression au profit des zones salées. Les écosystèmes côtiers, estuariens et marins sont aussi affectés par la dégradation. Dans le Delta du Saloum, les mangroves et la végétation des îles sableuses ont connu une régression estimée à plus de 25% entre Foundiougne et Kaolack. Dans la zone des Niayes, la réserve botanique de Noflaye a perdu 212 espèces entre 1957 et 1992. La diversité biologique joue un rôle très important. Elle est utilisée dans divers domaines tels que l’alimentation, la médecine, l’industrie et l’énergie. Ces diverses formes d’utilisation interagissent avec d’autres facteurs anthropiques de dégradation que sont les feux de brousse,le surpâturage, la pression agricole, la fragmentation et la destruction des habitats, la pauvreté, les pollutions…). Les feux de brousse affectent presque tous les sites de haute densité de biodiversité. A ces facteurs s’ajoutent le déficit pluviométrique, l’érosion et la salinisation. Cette péjoration climatique s’est traduite par une translation des isohyètes vers le sud d’environ 100 Km. Actuellement, quatre des six zones éco géographiques sont touchées par la salinisation qui affecte environ 1 231 100 ha. Les conséquences liées à la perte de biodiversité sont nombreuses et affectent l’environnement biophysique et les conditions de vie des populations. Cette perte a engendré une modification de la composition floristique, de la structure de la végétation et une diminution de la disponibilité en ressources biologiques. En effet, les feux et l’exploitation ont entrainé la destruction d’espèces de valeur telles que Pterocarpus erinaceus, Cordyla pinnata, Prosopis africana au profit d’autres espèces (Combretum glutinosum, Terminalia macroptera). La dégradation des ressources biologiques a entraîné des difficultés d’approvisionnement en combustibles domestiques surtout dans les zones qui n’ont pas accès à des sources d’énergie alternatives. L’érosion de la biodiversité entraîne également la baisse des revenus tirés de l’exploitation des ressources forestières et accroît en même temps la pauvreté des populations rurales. L’érosion de la biodiversité a entraîné des modifications dans les systèmes de production. En effet, la pratique de pêche quotidienne est de plus en plus abandonnée au profit de la pêche à long séjour. Dans le secteur de l’élevage, la raréfaction des ressources fourragères des régions Nord a engendré des déplacements saisonniers du cheptel vers le Sud. Dans les Niayes, la perte de biodiversité a fortement affecté les activités maraichères. La perte de biodiversité constitue ainsi un obstacle sérieux à la lutte contre la pauvreté qui explique d’ailleurs dans une large mesure la surexploitation des ressources naturelles. Dans le chapitre II, le rapport fait le point sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de la Stratégie et le Plan National d'Actions pour la conservation de la biodiversité. Le Sénégal a élaboré une SPNAB autour de quatre objectifs stratégiques majeurs que sont la conservation de la biodiversité dans les sites de haute densité, l’intégration de la conservation de la biodiversité dans les programmes et activités de production, le partage équitable des rôles, responsabilités et bénéfices dans la conservation de la biodiversité, l’information et la sensibilisation sur l’importance de la biodiversité et la nécessité de sa conservation.Pour atteindre ces objectifs, des options stratégiques ont été définies par rapport aux problèmes globaux des différents écosystèmes et aux problèmes spécifiques pour chaque site de haute densité de biodiversité. Ces options se sont traduites par des actions prioritaires dont certaines ont été exécutées dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie. Malgré le faible niveau d’exécution des actions prioritaires définies dans la SPNAB, le Sénégal a atteint des résultats non négligeables en matière de conservation des écosystèmes. L’objectif national qui était de 12% a été largement dépassé. Les résultats portent essentiellement sur la création d’une nouvelle génération de réserves (Aire Marine Protégée, Réserve Naturelle Communautaire, Réserve Communautaire de Biodiversité, Unité Pastorale…), le renforcement des capacités de gestion des aires protégées, l’élaboration et la mise en œuvre de plans d’aménagement et de gestion participatifs. Ces résultats sont l’œuvre de divers acteurs (Etat, populations, société civile, ONG, associations diverses…). Cependant, beaucoup reste à faire en termes de vulgarisation de la SPNAB, d’évaluation de l’impact des résultats obtenus sur la conservation, d’élaboration d’indicateurs au niveau national, de renforcement des capacités, d’intégration des connaissances, innovations et pratiques locales. Malgré les efforts consentis dans la mise en œuvre de la SPNAB, de nombreuses difficultés ont été notées. Elles concernent essentiellement l’insuffisance dans la coordination de la mise en œuvre de la Stratégie, sa faible vulgarisation, l’absence de mécanismes de financement, l’insuffisance des capacités des acteurs, la faible participation des populations dans la mise en œuvre et l’absence de suivi-évaluation de la Stratégie. Ces difficultés ont amené les différents acteurs de la conservation a tiré un certain nombre de leçons notamment la nécessité d’avoir un cadre institutionnel fort, un mécanisme de financement durable, un Centre d'échange d'Informations (CHM) fonctionnel. L’amélioration de la gestion de la biodiversité passe par l’intégration des différents secteurs de développement économique et social. Ainsi, dans le souci d’une prise en compte des préoccupations environnementales dans toutes les politiques sectorielles, le Sénégal a mis sur pied une Commission Nationale pour le Développement Durable. Ainsi, les aspects de conservation et de gestion durable de la diversité biologique sont progressivement intégrés dans les différents secteurs. Dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage, l’un des objectifs majeurs vise la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité. Dans le domaine de l’énergie, de l’industrie et des mines, les grands axes de la nouvelle politique prennent en compte la nécessité d’une gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement. Quant au secteur de la pêche, les objectifs globaux portent sur la protection et l'exploitation rationnelle des ressources halieutiques, la protection des habitats et la lutte contre la pollution marine. Dans le secteur du tourisme, la protection de la biodiversité constitue un des objectifs fondamentaux du Plan Stratégique de Développement Touristique et de la Charte Sénégalaise du Tourisme. Malgré les efforts d’intégration notés dans les différents secteurs, des faiblesses persistent dans la prise en compte de la biodiversité. Dans les politiques et stratégies sectorielles, les questions liées à la diversité biologique sont abordées dans le cadre global du secteur de l’environnement. Au niveau juridique, on note un déficit d’harmonisation entre les différents textes notamment les codes (environnement, forestier, minier, chasse, pêche…). Au niveau institutionnel, les problèmes sont liés aux difficultés rencontrées par les différentes structures à prendre en compte le caractère transversal de la biodiversité. Par ailleurs, l’insuffisance de l’information et de la sensibilisation sur l’importance de la biodiversité et la nécessité de sa conservation a été un facteur qui a limité l’intégration de la diversité biologique dans certains secteurs. En conclusion, le rapport souligne que le Sénégal avec l’appui de ses partenaires a consenti de nombreux efforts dans la conservation de la diversité biologique. Cependant, compte tenu des nombreuses difficultés rencontrées et des efforts supplémentaires à fournir, il se dégage un certain nombre de besoins et priorités qui concernent : - La mise en place d’un CHM fonctionnel ; - La mise en place d’un mécanisme de financement durable pour la conservation de la biodiversité ; - Un suivi-évaluation de la SPNAB ; - La mise sur pied d’un comité national fonctionnel sur la biodiversité ; - La réactualisation de la monographie et de la SPNAB ; - Le renforcement des capacités pour une meilleure conservation de la biodiversité ; - L’approfondissement des connaissances sur la biodiversité ;Pages
131pp.Publisher or University
Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Institut des Sciences de l'EnvrionnementResource/Dataset Location
https://www.cbd.int/doc/world/sn/sn-nr-04-fr.pdfCollections
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